mardi 27 avril 2010

Le sang coulera...



Un petit billet bien perso sur les problèmes mensuels des femmes... J'espère qu'il vous fera sourire!
Bonne journée!


Vagin en révolte
(Inspiré de The Vagina mologues)



Le corps d'un femme est le plus complexe des organismes. Il est en soi un écosystème régi non seulement par ses organes internes, mais aussi par les anticyclones et les dépressions qui s'entrechoquent, s'amalgament, s'épuisent, se pleuvent, s'oragent, se neigent, se tempêtent. Tout part de la tête. Une légère bosse au milieu du cerveau qu'on nomma hypophyse. Elle se pense bien maligne. Elle se prend pour l'autorité suprême, croit avoir le pouvoir sur tout! Ah oui! C'est elle qui régule les ascensions et les descentes, les torrents et la création des montagnes. Elle envoie le signal à ses deux soldats, les ovaires, qui obéissent automatiquement aux ordres: un peu d'estrogène par-ci, un peu de progestérone par-là...et pour quoi pas un peu plus de testostérone? Pour faire pousser quelques poils disgracieux,quelques boutons honteux...

Mais depuis un certain temps, un usurpateur se joue bien de sa Majesté la Reine Hypo. Il la berne, sans répit, sans l'ombre d'un remord. Il lui chante de jolies berceuses qui lui laissent croire qu'elle a encore tout le pouvoir sur son royaume. Elle est salement coquette la Reine! Incapable de se rendre compte qu'elle ne s'est point acquitté de sa besogne! Elle ne donne plus aucun ordre à son armée, devenue confuse et incapable de libérer la graine qui pourrait faire naitre une moisson. Mais voilà que si à la cour tout semble être encore la vie de château, là, tout en bas, dans la basse ville, dans le fond d'un faubourg, là où naissent tous les désirs, les histoires grivoises, les guiliguilis...La révolte se prépare. Oui!!! Vagin est en révolte! L'usurpateur a déjà trop fait couler de sang (3 semaines par mois, depuis des mois!!!! Ya Basta!)Le vagin a perdu sa liberté, a perdu sa douce couleur corail, rayonnante de beauté! Il est colérique et s'est tranquillement aigri ; voilà qu'il a décidé de faire la grève et de devenir acide! Plus moyen de le toucher sans avoir un peu honte, impossible de lui donner du plaisir, car piqué au vif!

Voilà ce que nous avons trouvé placardé sur les murs du royaume ce matin:

"Moi, Vagin, je demande impérativement l'arrêt de toute maltraitance, de toute négligence, de toute torture. Je suis un organe libre, qui a des droits qui se doivent d'être respectés!!! Les attaques aux hormones de la milice anticonceptionnelle rendent mon existence pitoyable! Je ne suis l'esclave de personne, encore moins de vous, qui oubliez que sans moi, le monde cesserait d'exister!"

Tous les sujets de la cours s'en retrouvent chamboulés! Que va-t-il se passer? Avoir un tel rebelle entre les murs de la forteresse est un véritable danger! Réclamer le total bien-être est une hérésie! Son col sera-t-il mis à prix? Que lui réserve L'avenir? Plusieurs échos de pays lointains racontaient des histoires d'horreur de mutilations, de castration...Clitoris, Bartholin et G. sont aussi complices! Prenez les armes citoyens! Que revienne finalement le pouvoir aux créateurs du plus délicieux des plaisirs!

VIVA LA GYNOLUCION!

lundi 5 avril 2010

Poésie à 5 cennes...


Rien de prétentieux.
Juste des petites miettes de quotidien.
Des petites poussières de rien.
Qui font du bien et du mieux.

:)

Haïkus

Sentidos

Je sens que je goûte
Au doux toucher qui m'effleure
De bout de son regard


Lhasa (non-capitale)

Étoile des entrailles
Venue imploser d'amour
Pour nous faire grandir


Cancer 1

Ta carapace ferme
cache la douceur qu'elle renferme
telle une huître la perle


Cancer 2

Je suis la prêtresse
De la lune et des rivières
Incandescentes


Thé

Que frétillent les feuilles
du Camellia dans le pot
de toutes les mystiques


Mafia

Le rire se trafique
Partout où la Mafia va
Prendre son Bai Hao



Douceur de jute

Que je sois soie
Que tu sois soie
Qu'elle soit soie
Que nous soyons soyeux
Que vous soyez satinés
Ils m'écorchent vive!

vendredi 29 janvier 2010

Oeil pour oeil

La vengeance est un plat qui se mange froid...
Comme la soupe gaspacho.
Je suis de ceux et celles qui préfèrent tendre la joue gauche, de ceux et celles qui croient en la nécessité du pardon. Je suis de ceux et celles qui osent croire que la vie se chargera un jour de faire payer d'une façon ou d'une autre ceux qui me font souffrir, que c'est la providence qui rendra borgnes et édentés ceux qui m'affligent.
Mais...
Il reste que secrètement, j'admire les Comtes de Montecristo de ce monde...
J'ai donc écrit une petit nouvelle pour expier l'envie que j'ai d'aller brûler son appartement ou de lui rendre la vie impossible...Une nouvelle inspirée d'un fait réel trouvé au hasard sur le net dans un journal américain.

Régalez-vous, bêtes sauvages que vous êtes!

M.




La vérité nue

L’aube se pointait déjà derrière un paysage brumeux qui présageait des heures pluvieuses à venir. Il se souvint du vieil adage : « Mariage pluvieux, mariage heureux. » et ne pu réprimer un sourire de satisfaction. Il savait que sont plan était imparable, irréparable, pensa-t-il. Il allait enfin pouvoir vivre à nouveau, aller au bout de ces sentiments qui le torturaient depuis déjà trop longtemps.

Les 7h du matin de la journée la plus longue de sa vie venaient à peine de sonner le "glas", ajouta-t-il dans sa tête tout en riant de sa manie à vouloir toujours faire des jeux de mots. Oui, aujourd’hui, il était d’une humeur pétulante et personne au monde n’allait gâcher son fantasque dessein. Il restait encore une heure avant l’arrivée de son témoin qui allait l’accompagner dans les sempiternelles obligations pré-maritales : essayage de leur complet respectif, cirage des chaussures, ajustement des boutonnières et des nœuds papillons, location de la limousine, achat des fleurs de corsage préalablement commandées par sa douce étaient au menu de cette bienheureuse journée.

La vapeur de la douche avait laissé une nuée sur le miroir de la salle de bain, et étrangement, cela lui rappela la dernière fois où il avait fait l’amour avec sa future femme. Il se mit à penser à elle, à eux, à ce qu’ils étaient avant. Ils s’étaient rencontrés il y a 3 ans. C’était au café ou il avait l’habitude d’aller avant le boulot. Il l’avait remarquée plusieurs fois, mais n’avait jamais osé lui parler. Elle était toujours assise au même endroit, sa petite mallette fleurie à ses pieds, absorbée dans la lecture de ce qui semblait être des colonnes de chiffres appartenant à la bourse. Un matin, il s’était décidé à se lever plus tôt afin d’arriver avant elle au café et de l’attendre à sa table. À la dernière minute, se sentant ridicule, il décida d’avorter son plan, pensant qu’elle le prendrait sûrement pour un désaxé. Au moment de se lever, il vit qu’elle était sur le seuil du café et il quitta précipitamment sans même croiser son regard. Arrivé au bureau, il découvrit avec horreur que dans son empressement, il avait non seulement perdu une opportunité en or, mais qu’il avait aussi malencontreusement laissé son porte-documents à la table du café. Quelques minutes plus tard, il reçut alors l’appel qui allait changer sa vie : c’était elle au bout du fil qui lui rapportait avoir trouvé ses effets.

Il était devenu fou d’elle. Jamais auparavant il avait senti ce sentiment si profond et vrai que celui qui naissait inéluctablement en sa présence. Il s’imaginait passer sa vie avec elle, lui faire une douzaine d’enfants. Il avait changé de carrière pour être plus présent et s’était installé dans une autre ville pour pouvoir partager sa vie. Il avait tout quitté pour pouvoir bâtir ce nid si réconfortant, ce temple d’amour rempli de promesses. Il lui avait fait la grande demande il y a un an. Il passa sa main dans la buée du miroir et fit une moue équivoque. Autour de son reflet il écrivit « L’amour est terri-fique! » trouvant son jeu de mot franglais tout à fait délicieux.

Son témoin arriva à 8h pile. Ce dernier le serra dans ses bras et lui demanda s’il était nerveux.
-Qui ne le serait pas? lui répondit-il en lui appliquant une tape sonore dans le dos.
Il lui mentait. Mais ils se mentaient déjà depuis longtemps.

Il se trouvait maintenant devant l’église. Il était en avance. À peine quelques invités étaient arrivés. Il alla jusqu’à la marche de l’autel, s’agenouilla, fit un signe de croix et fit mine de prier en silence. Les lieux ne lui rappelaient en rien le sacré, bien au contraire : il se remémorait encore une fois cette nuit torride passée avec sa future femme deux jours auparavant. Elle s’était amusée à se peindre du chocolat sur les seins et sur le sexe et le mélange, bien qu’agréable au goût, avait rendu le coït impossible tellement la mixture était devenue collante. Ils avaient donc poursuivi leurs prouesses sous la douche. Cette nuit-là, il s’était promis de l’étreindre comme jamais, de la rendre folle en l’amenant au bord de l’orgasme pour qu’elle lui en demande plus, pour qu’elle lui dise pour une dernière fois ce mensonge si atroce qui l’avait rendu fou : « Je t’appartiens! Fais ce que tu veux de moi! » Elle avait joui en pleurant, ce qui lui avait presque donné envie de la gifler…Mais il s’était souvenu que leur mariage était proche et que ce n’était pas le moment de faire de coup d’éclats. Ils s’endormirent donc épuisés dans la douceur de leurs draps.

Il la vit finalement monter les marches du parvis de l’église au bras de son père. Elle était magnifiquement drapée dans un nuage de taffetas d’une blancheur crue qui moulait à la perfection la rondeur de ses seins et dévoilait la finesse de sa taille. Des diamants brillaient autour de son cou ainsi qu’à son œil. Elle le regardait fixement, avec ce sourire tremblant et ému, ce sourire qu’il avait tant aimé. Il se surprit lui-même à verser une larme. « Tu m’appartiens et je ferai ce que je veux de toi. » se dit-il entre les dents de son sourire fugace. Juste avant que la musique nuptiale ne se tut, son beau-père lui fit signe qu’il voulait lui parler à l’oreille :
-Ha! Mon brave! Pour un père, c’est toujours inquiétant de voir sa fille se marier, mais c’est encore pire de la voir malheureuse! Tu vas me trouver bête, je sais…Mais j’avais peur que tu ne viennes pas et que tu annules le mariage…Tu sais, après cette dépression que tu viens de traverser, ce mariage est inouï, mon cher, inouï! Je suis fier de toi! Et ces 30 000$ dépensés pour le bonheur de ma fille en valaient vraiment la peine …
Mais déjà, le prête prononçait les premières paroles de la cérémonie.

Tout s’était déroulé à merveille : ils avaient échangé leurs vœux devant une foule larmoyante, les nièces avaient porté les fleurs et les anneaux avec grâce, l’homélie avait été retentissante, les colombes s’étaient envolées dans le ciel, le riz avait été lancé…Tout ce beau monde s’était maintenant retrouvé autour des tables endimanchées dans l’immense salle de réception remplie à pleine capacité. Les tables avaient été harmonieusement décorées par des bouquets fabriqués avec des fleurs exotiques et odorantes et une enveloppe scellée avait été placée sous chaque assiette. Sur chacune, il était écrit : Ne pas ouvrir avant la fin de la soirée! Les invités étaient bien intrigués par ces enveloppes, mais personne n’osa les ouvrir.

Le repas se déroulait magnifiquement bien entre les fracas du cristal des coupes, les baisers langoureux des nouveaux mariés et les toasts portés au bonheur des époux.

-"L’heure du dessert est arrivée." pensa l’homme et il demanda le micro.

Il entendit la foule se taire en une vague de chuintements sourds et c’est à ce moment qu’il sut qu’il allait enfin sortir de son calvaire. Ce qu’il avait à dire, il l’avait appris par cœur. Depuis presqu’un an, il avait imprimé ces paroles dans son cerveau. Ils les avaient répétées chaque jour comme une prière, comme le plus exquis des poèmes. Combien de fois avait-il imaginé ce dénouement? Dieu seul le savait.

-"J’aimerais porter un toast à la plus belle des femmes, à celle qui m’a rendu le plus heureux du monde." Il prit un moment pour la regarder intensément dans les yeux. Elle souriait de toutes ses dents et il eut un instant de faiblesse. Il reprit son souffle et se souvint d’un vieux truc pour se donner le courage de parler aisément en public : imaginer son interlocuteur dans son entière nudité. Il eut un fou rire gras incontrôlable en la visualisant avec ce chocolat de pacotille dont le souvenir lui revint amèrement en bouche. Cette image lui ramena sa verve aussitôt.

-"Merci mon amour d’avoir fait l’homme que je suis aujourd’hui. Tu ne le sais pas encore, mais ce mariage m’a rendu plus fort, m’a rendu la force que j’avais perdue dans ces nombreux moments de déprime et dans ce spleen qui m’accablait. C’est toi qui m’a fait comprendre qu’il valait mieux vivre la vérité en face, toute nue (il rit intérieurement de la finesse soudaine de son lapsus) et d’affronter mes démons, de me retrousser les manches et d’avancer." Son cœur battait à tout rompre. Il continua :

"Ma bien-aimée…Je fus si lâche et de là venait mon malheur. Lâche de croire en ce vaudeville que tu as si bien orchestré et qui me faisait malgré moi jouer le rôle de ce vulgaire figurant qui voyait au loin cet autre incarner le protagoniste de tes nuits… L’amour m’a rendu aveugle, sourd et muet et aujourd’hui, c’est la vengeance qui me redonne mes sens…Enfin." Il soupira.

Il se retourna vers cette grande bouche bée qu’était devenue la foule.

-"Je vous invite tous à passer une excellente soirée et à vous offrir l’honneur d’ouvrir mon cadeau de noces." Il pointa les enveloppes sur les tables.

Le cillement perçant du micro fit sortir la mariée de sa paralysante torpeur. Elle savait. En s’éloignant, il l’entendit geindre telle une truie qu’on égorge. Jamais il ne s’était senti aussi bien de sa vie.

Déjà, la foule s’horrifiait après avoir ouvert l’enveloppe enrubannée qui contenait une photo très explicite montrant la mariée se faisant chevaucher par le témoin de la cérémonie.

samedi 16 janvier 2010

HAÏJIN D'UN SOIR...



J’ai toujours trouvé les haïkus twits, si vous me prêtez l’expression. Loin de moi l’idée de froisser les haïjins de ce monde…Restez zen, mes amis de la poésie! En fait, j’ai toujours trouvé cela insignifiant : la petitesse de la place laissée à l’expression des émotions, les vers non rimés, le détachement du haïjin envers son sujet, l’impossibilité de colorer le sens par des figures de style bien sculptées…Personnellement, je trouvais que l’alexandrin avait beaucoup plus à dire et à faire sentir tout en se rapprochant dangereusement du génie. Je n’aimais pas les haïkus, donc, jusqu’à ce que je conçoive leur potentiel thérapeutique. J’avais déjà feuilleté plusieurs livres traitant de la poésie-thérapie, mais jamais je n’avais vu d’ouvrage qui traitait des bienfaits de cet art nippon. Encouragée par ma psy et par mes lectures à prendre une certaine distance face aux expériences –pénibles—des dernières semaines, je trouvais que les haïkus cadraient parfaitement pour concrétiser mon POWER OF NOW et laisser un peu de côté ma logorrhée habituellement en tentant d’exprimer mes sentiments dans l’évanescence de ces petites rimettes.

Voilà ce que cela a donné :)

Bonne lecture!

Gastro et dégeulitudes

Au fond de la couche de bébé
S’est déposé
Un lac mordoré

Presque toune de Mario Pelchat

Que tombe la neige
Dans mes yeux mouillés
Lacs salés et amers


SomnifèreS

Combien de pilules avalées
Pour avaler
Cet amour déchu ?


Romans

Lire des histoires
Qui ne sont pas miennes
Mais qui me hantent et m’appartiennent


Lhasa

Petite étoile
Tombée du ciel en mon sein
Pour illuminer ma vie

Classe

33 têtes brûlées
Assises à me regarder
À savoir ce à quoi rime Molière


Égoïsme

Montagne népalaise lointaine
Amour rocheux
D’un alpiniste ingrat


Tachycardie

Quand j’entends sa voix
Même dans le fond du cornet
Malade d’amour je suis

Regret de ne pas avoir joui la dernière fois où j’ai fait l’amour

Méchants sont mes souvenirs
de me rappeler
Que ce qui fut fut trop bref


Ailleurs

Si je fuis
C’est pour un meilleur ailleurs
Qui à son tour me fuit

Cauchemar

Mon enfant qui crie
Dans un incendie de bruits
Qui brûle sa famille


NO CARBS ADDICT

Fini le pain, finies les pâtes
Fini le vin, Finie la hâte
de manger le sucre quotidien

dimanche 10 janvier 2010

"Sur les ailes du temps, la tristesse s'envole."


C'est l'histoire de cette eau sous le pont... Tout le monde la connaît. Tout le monde l'a dite au moins une fois: "Laisse couler l'eau sous le pont..."De quelle rivière s'agit-il au juste et de quel pont est-il question, n'enculons pas les mouches, me direz-vous. Ce ne sont que de sages paroles, sans plus, venues du plus profond de notre mémoire collective qui se sont transformées en une vérité, en un conseil prodigué à tous vents par toutes ces personnes qui veulent --maladroitement-- votre bien et qui pavent, malgré leurs bonnes intentions, la voie vers le pandémonium des amours déchues.
Je sais que vous tentez de badigeonner mon coeur en loques de baumes au parfum de caramel collant. C'est sucré, c'est crémeux, mais aussi, ça donne la nausée, surtout lorsqu'il est étendu à la truelle par toutes ces personnes bienveillantes. Merci amies, parents, cousines, voisines, veaux, vaches, cochons, perruches...Sincèrement, sachez que je vous aime aussi, n'en doutez pas un instant.
Mais voilà qu'il est temps de mettre quelque chose au clair.

Aujourd'hui, je revendique le droit de vivre mon malheur, de me vautrer allègrement dans les méandres d'un pessimisme galopant qui m'incite à concrétiser des actes de pur masochisme (je n'irai pas jusqu'au cilice, je ne suis pas mystique à ce point,enfin, pas encore!). Je clame haut et fort le droit d'écouter en boucle les chansons qui me font penser à lui ( en l'occurence toutes les tounes de Postal Service, de Portishead et de The Cure), de regarder des photos de lui en sanglotant sempiternellement et en lui posant LA question à 1 million de dollars à laquelle il n'y a pas de réponse: "POUQUOI NE M'AIMES-TU PAS, VIARGE?" et ce, sans culpabiliser, sans aucune tentative de raisonnement ou de rationalisation. Je me donne aussi le feu vert d'avoir des idées noires, de me dire que ma vie sentimentale est vouée à l'échec, de faire le pacte absurde de plus jamais aimer personne d'autre que LUI. Ce discours empreint de pathétisme aigu vous fait sourire? Mais que se passe-t-il avec toi,M.?
Je veux être claire. Chaque chose en son temps... Et le temps de maintenant vous fait dire ceci: " Ne vous égarez pas à tenter d'atténuer ma peine! NON, je n'ai aucune espèce d'envie d'en retrouver dix autres, surtout si ce ne sont pas ses dix clones, je n'ai pas envie de me faire dire qu'il n'était pas le bon et que je serai plus heureuse ainsi...gnignignagna...(J'ai présentement les doigts dans les oreilles et je grimace)." Pourquoi??? PARCE-QUE!

Je l'aimais.
Non, il n'était pas parfait et je crains bien ne jamais pouvoir un jour trouver quelqu'un qui pourra lancer cette foutue première pierre...
Je l'aimais.
Non, il ne me rendait pas parfaitement heureuse, je vous l'accorde. Mais que celui qui jouit d'un bonheur permanent se lève...et je serai la première à le lapider de jalousie!
Je l'aimais.
Je l'aime encore.

Je sais que le temps arrangera les choses, mais ce temps n'est pas encore là. Il fait partie d'un futur probable, d'une équation encore inachevée. Le temps prend son temps. Et entretemps, les secondes sont longues pour celui qui a mal, surtout lorsqu'il choisit de vivre l'instant présent. Du premier au dernier sanglot, combien de temps s'écoulera-t-il? Et surtout, comment s'égrainera-t-il? Je l'ignore et c'est la beauté de la chose. Je préfère avoir mal maintenant, me torturer, me faire violence. Je ne lutte pas contre la souffrance. Je la laisse m'envahir, pour un jour enfin capituler et que la tristesse puisse s'envoler.

samedi 9 janvier 2010

Aujourd'hui, un enfant est né...


Oui, un enfant est né.


"Dans les grandes eaux de ma mère,
Je suis né en hiver
Une nuit de janvier.
Des mois avant,
En plein printemps,
Il y a eu
Un feu d'artifice entre mes parents.
C'était le soleil de la vie
Et moi déjà j'étais dedans (...)"


Jacques Prévert


Savoir que cet enfant est né me laisse transie de joie et d'amertume. d'une part, cet évènement me rappelle l'accouchement de ma fille: ces premiers moments passés avec elle, à la découvrir, à la connaître enfin après 9 mois de couvaison. Je peux encore et toujours palper cette euphorie si vivante et viscérale qui m'a consacrée mère. Je ne peux donc que bénir du tréfonds de mon coeur ce nouveau-né, lui souhaiter la plus belle des bienvenues dans ce bas monde et souhaiter que ses parents connaissent ces jours heureux qui ont fait de moi une mère aimante et comblée. Benoîtement, tel un feu de Bengale, la joie perd quand même son étincelle puisque d'autre part, la naissance du cousin de ma fille vient aussi rouvrir la tombe de cet amour fraîchement assassiné et de toutes ces utopies qui l'ont suivi dans cette hécatombe annoncée...Je suis une échaudée de l'amour...En effet, celui que j'aimais, celui qui disait m'aimer, celui avec qui j'ai engendré la plus belle créature du monde, celui en qui j'ai fallacieusement cru a pris la décision, l'ultime décision de me quitter. La naissance d'aujourd'hui me rappelle donc que le rêve de donner un jour un frère ou un soeur à ma fille est bel et bien mort et que la famille nucléaire dans laquelle sera élevé cet enfant ne sera pas l'apanage de ma progéniture. C'est une dure journée...


Depuis novembre, mon coeur, mon petit coeur a volé en éclats. "Le coeur est un muscle involontaire". L'inexorable battement de cet organe caverneux n'a pas comme unique fonction d'oxygéner le corps: il habrite symboliquement ce sentiment inexplicable qu'est l'amour. Le coeur est donc un muscle involontaire parce qu'on ne peut le supplier d''aimer, ni l'obliger à arrêter de le faire. Faute de duct-tape pour recoller les morceaux, j'ai décidé d'écrire ce blog afin de matérialiser mon deuil amoureux et de dire avec plus de mots et moins de larmes l'étendue de mon désarroi...et de ma résilience...Cette première missive constitue la mise en marche d'un chemin de croix, d'une procession intérieure qui me mènera ultimement-- je le souhaite-- vers une nouvelle communion avec le bonheur.


Je dis donc: "Ha! Ha!" à l'amour avec tout le sarcasme d'un coeur qui aime encore involontairement celui qui l'a blessé...Bonne lecture!